La cérémonie se répète chaque jour. Sans crier gare, il pénètre la chambrée. Les autres me regardent. A l’appel de mon nom, l’officier d’état civil me débaptise, me renomme, me déforme. Il ignore mon garde-à-vous impeccable, au pied de la Lettre. Il dépouille la peau-même. Une nouvelle fois, je suis nu et vierge de moi. L’officier éventre alors mon nom de qui. Dépeçage, l’hier sera abandonné dans un fossé, anonyme. L’officier m’implante un nom au cœur de pierre, un nom à faire pleurer, un nom de quoi. Une écorchure, aujourd’hui.