Sur la route de Naplouse à Nazareth, un détail. Un chapeau abandonné coupe la route. Qui viendra le ramasser?
Mois : mai 2017
L’école des jockeys
Attributs du guerrier
Mieke Heybroek et Ulysse Plaud, sculpteurs – Joucas (mes photos)
Ceux qui passent en courant
A Kafka, qui n’a rien demandé.
Ceux qui passent en courant, je les laisse passer par politesse et ensuite je les suis. Ils emplissent les boulevards, les jardins, les montagnes. Je suis comme eux, incertain quant à ma position dans le monde. Parmi eux, certains marchent et cela ne change rien à la situation.
Mon premier G7
Au bout de vingt minutes, l’entretien s’est achevé. Il s’est levé et, sans me regarder, sans se tourner vers moi, il m’a tendu la main. Voulait-il me provoquer en m’ignorant ostensiblement devant les caméras du monde entier ? Fallait-il oser l’incident diplomatique, enfin ? Très vite, l’assistance s’est impatientée. Va-t-il prendre la main, oui ou non ? Je n’ai pu résister à la pression internationale. J’ai remis ma main dans la paume ouverte, il l’a enveloppée toute entière, et a serré. Je me suis senti comme un homme privé de liberté, son regard fixait le monde et moi, j’avais l’air inquiet, à chercher ma main, enfouie dans sa poigne. L’étreinte n’a pas duré longtemps, mais pour les photographes, pour la postérité, j’avais la pose du captif pris dans les chaines. C’était mes premiers pas, il fallait encore que j’apprenne, je ferai mieux la prochaine fois.
La consigne
Ils rêvent d’ouvrir les fenêtres. Vingt minutes à la fenêtre, parler aux autres. Alors moi, je retire toutes les poignées. Les fenêtres restent fermées. S’ils veulent parler et entendre, qu’ils brisent les vitres, j’ai dit.
Ils sont venus avec leur rêve, ils ont écouté, puis ils sont partis comme il sont venus.
Mon seul désir
La vie des soumis. Attendre qu’elle se décide. Ça ne tardera pas. Et puis si. Patienter. Et oh, on a autre chose à faire, nous !
A cinq heures
Avec le vent la pluie bascule/et m’annonce la vieille dame/la terre énorme manque d’eau/ bruit/le silence/cueilli à son jardin.
Peau rouge masque blanc
Dans une lettre datée du 1er février 1895 à Paul Gauguin, qui lui a proposé d’écrire la préface de son catalogue, le dramaturge, peintre, et critique d’art suédois, August Strindberg (1849-1912) lance de façon cinglante, et avec une grande lucidité : « Je ne peux pas saisir votre art et je ne puis pas l’aimer. (…) […]
via August Strindberg, peau rouge, masque blanc — Le blog de Fabien Ribery
La rentrée des classes
Ça y est, la garde républicaire joue et le tapis rouge est mis. La fanfare entame « Bella ciao ». A la laisse tu me conduis jusqu’aux fils de fer de la porte. Un chenil ? Un poulailler? Tu me rassures : « tu verras, tout le monde est très gentil ». Tu m’as mis un noeud papillon de cuisinier, une toque de chef. Je voudrais tant rester dans tes bras. Et si je n’ai pas envie de leur faire la cuisine, à tous ces gens?