Dans un quartier pauvre de la ville, je photographie deux hommes de dos. Situation banale. Ils retirent de l’argent d’un distributeur de billets. L’image me fait mal. En visite chez mon père je lui piquais les pièces de monnaie qu’il laissait trainer sur une étagère de la salle à manger. Plus tard, il a perdu son travail, la maison. Il a trainé dans les rues. Je m’en suis voulu. Souvenir d’enfance.
Mois : avril 2018
Les jours meilleurs
J’étais mort.
J’ai entendu un coq.
J’ai marché.
Un chien a aboyé.
J’ai eu peur.
J’étais en joie. J’étais en vie.
Il a fallu rentrer.
Chaque soir on ferme les portes du cimetière
Au son de la sirène.
Il avait le goût d’aller dans les forêts
L’idée de vivre
Dans la nuit, face caméra, ça y est, décidée, elle est, débouclage de la ceinture, dégrafe un bouton, deux boutons du jean, le descend légèrement, jusque sous les hanches, apparaît un tissu noir et blanc, pirate, elle passe la main entre ses cuisses, coupez, la nuit, faites de beaux rêves.
L’oeil normal de la grande ourse
Aux portes de la prison
Je garde le silence.
Otage,
J’enfile les habits du carnaval
Vert tendre
Il pensait à une maison, encore une
Non dits
Enfant sage,
Je garde le silence
Aux portes de la prison.
Liquidée, la révolte des jouets
Rouge de sang séché.
Zorro zéro
Née des caprices
« Toutes ces choses/guidées par une étoile/Première à éclairer la nuit. »
Manset/Bashung